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Sur la route des moissons.
Une fois la récolte terminée sur la ferme familiale, nous avons pris la direction du New South Wales pour notre prochaine mission. Mais avant de franchir la frontière entre les deux États, nous avons dû laver intégralement les moissonneuses, une exigence stricte de la réglementation locale. Cela nous a pris une journée entière.
Après 12 heures de route au volant des moissonneuses, nous sommes arrivés dans une nouvelle ferme, Barlow farm, une ferme qui possède ca propre coopérative de grain où nous avons travaillé pendant trois semaines, cette fois en collaboration avec d’autres contractors. L’enchaînement était intense, mais l’expérience toujours aussi passionnante.
Plongée dans la moisson : pas le temps de souffler.
Aussitôt arrivé, mon patron, Sonny, m’a directement emmené sur l’exploitation. La moisson avait commencé une semaine plus tôt que prévus une semaine plus tôt que les années passées et j’avais donc déjà une semaine de retard. Sur cette ferme de 4 000 hectares, on cultivait du blé, de l’orge, des pois et du sorgho en hiver. En plus de son exploitation, Sonny proposait aussi des prestations de moisson et pulvérisation en tant que contractor.
J’ai passé deux semaines dans cette ferme familiale, entouré d’une équipe chaleureuse : Sonny, sa femme Caitlyn, leurs trois enfants en bas âge, les parents de Caitlyn,les deux employés à plein temps de Sonny, Jack et Budzy, un Néo-Zélandais (Budzy est un surnom son vrai prénom est Guy mais tout le monde l'appelle Budzy). Ainsi que deux autres saisonnier, Bennet et Justin, au chaser bin. L’ambiance était bonne, la cadence intense.

La dernière ligne droite à Avondale
Notre troisième destination nous a conduits encore plus au sud, après 10 heures de route en moissonneuse, jusqu’à Avondale, une immense exploitation de 100 000 hectares. Lors de notre arrivée à Avondale, nous étions déjà un groupe bien soudé, mais ce n’était pas fini. Avant notre départ de Barlow Farm, un ami et voisin de mon patron, Hec, nous avait rejoints avec sa moissonneuse et un tracteur, accompagné de son employé, Campbell, un jeune de 14 ans. Puis, en chemin vers Avondale, deux autres moissonneuses sont venues s’ajouter à notre groupe : Harry, un ancien ouvrier de Sonny, et Tom, un ami d'Harry et de Sonny. Budzy, le Néo-Zélandais, est allé travailler ailleurs sur un autre chantier dans le Victoria, où il moissonnait du colza, nous laissant à quatre moissonneuses pour cette étape. (Tom, Harry, Hec et moi même). La troisième moissonneuse de Sonny et Sonny lui même sont rentrée à la ferme car cette moissoneuse avait des soucis mécaniques, et Sonny devait aussi rentré pour donner un coup de main à Jack au pulvé à la ferme familiale. Et c’est donc Hec qui a pris le relais pour nous manager.
Harry, l’ancien ouvrier de Sonny, avait acheté sa propre moissonneuse après avoir contracté un prêt à la banque, et il faisait désormais du contracting, en particulier pendant l’été pour les céréales et l’hiver pour le sorgho. Tom, de son côté, était manager dans une ferme et son patron l’avait envoyé nous rejoindre après avoir terminé leur moisson sur place. Ainsi, nous étions prêts à aborder cette nouvelle étape de la moisson à Avondale. Cependant, cette ferme s’est avérée être un véritable défi : les pois n’étaient vraiment pas hauts, nous devions donc moissonner au ras du sol. Les champs étaient remplis de pierres et d’arbres, ce qui rendait l’opération éprouvante. De plus, il y avait beaucoup de casse au niveau des couteaux des moissonneuses, ce qui rendait le travail encore plus ardu. Nous ne pouvions nous empêcher de ressentir un peu de jalousie envers les autres contractors qui travaillaient sur les champs de blé, bien dégagés, sans arbres ni obstacles de la ferme. La météo annonçait de la pluie sous quinze jours, ce qui signifiait que nous devions terminer la moisson avant que les champs ne deviennent impraticables. Pour y arriver, nous étions 45 moissonneuses à tourner en même temps, un spectacle impressionnant. Des journées de 17 heures de moyenne, une course contre la montre. Heureusement, nous avons réussi à finir juste avant l’arrivée des intempéries. Une fois la mission accomplie, nous avons chargé les moissonneuses sur des plateaux et sommes retournés à la ferme familiale.
J’y ai passé une dernière semaine à faire du pulvérisateur avant de me décider à partir. La météo prévoyait du mauvais temps pour les deux semaines suivantes, ce qui signifiait peu d’heures de travail. Après trois saisons enchaînées sans pause, j’avais besoin de souffler. C’est ainsi que j’ai décidé de partir en Thaïlande pour des vacances bien méritées.

Cette quatrième moisson en Australie a été intense, mais incroyablement enrichissante. Chaque saison me permet d’apprendre de nouvelles choses, de rencontrer des personnes formidables et de découvrir toujours plus de cette vie agricole qui me passionne.
Ce voyage en Thaïlande a été une décision de dernière minute. Après avoir passé quatre ans en Australie, j’avais envie de découvrir un nouveau pays. De plus, avec l’inflation des logements, prendre des vacances en Australie était devenu hors de prix. Pour donner une idée, en 2020, une nuit en auberge de jeunesse me coûtait entre 15 et 20 AUD, alors qu’en 2024, les prix sont montés à 60 AUD.
Sur les conseils d’une amie, qui m’a recommandé décembre comme la meilleure période pour visiter la Thaïlande, j’ai rapidement fait mon choix. L’Asie du Sud-Est étant très abordable, avec des nuits en auberge entre 3 et 6 €, c’était l’occasion idéale. Mon billet d’avion en poche, je prenais ainsi la direction de la Thaïlande. Première arrêt Bangkok.






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