Chapitre 1 : L’Australie en pleine pandémie – Un voyage imprévu, une aventure inoubliable

Australie 2020 : Un voyage pas comme les autres

En mars 2020, j’ai pris la décision de partir en Australie. Mais plutôt que de suivre la route classique via Dubaï ou Singapour, j’ai choisi un itinéraire différent : Paris - Los Angeles, puis Los Angeles - Hawaï, où je suis resté trois jours. C’était la deuxième fois que je visitais Hawaï, la première ayant eu lieu quelques années plus tôt lors d’un séjour d’une semaine. Après Honolulu, j’ai pris un vol pour Melbourne, sans me douter que ce voyage allait prendre une tournure complètement inattendue à cause du COVID.

The Lockdown in Australia

Mes premiers mois en Australie, au début de la pandémie.

★ Vidéo de Voyage

L’arrivée en Australie et la course contre la montre

Lorsque je suis arrivé à Melbourne, la vie était encore normale. Mais en voyant que les États-Unis fermaient leurs frontières et que la pandémie s’intensifiait, j’ai vite compris qu’il fallait choisir un endroit où rester, quitte à être coincé. J’ai regardé la carte des États australiens et décidé de me rendre dans le Western Australia, le plus grand des États, où il y aurait plus de possibilités.

Mon cousin Nicolas, qui était en Australie depuis quatre mois, travaillait alors dans le South Australia. Nous avons convenu de nous retrouver à Adélaïde, d’où nous sommes partis pour Perth avec un ami, Jordan. Craignant la fermeture imminente des frontières, nous avons traversé le pays d’est en ouest en trois jours, roulant sans relâche du lever au coucher du soleil. Deux jours après notre arrivée en Western Australia, les frontières interstate se sont effectivement fermées.

Le casse-tête du travail et notre rencontre avec Kaitlyn

À Perth, nous avons cherché du travail, mais nous n’étions pas les seuls backpackers à avoir eu cette idée. Tous les postes étaient déjà pris. Devant l’annonce d’un confinement imminent, et de la fermeture des frontières, nous avons tenté notre chance dans la campagne, frappant aux portes des fermes, sans succès.

C’est alors que je suis tombé sur un groupe Facebook tout juste créé : Adopt a Backpacker. Il permettait aux Australiens d’héberger des voyageurs bloqués par la pandémie. Une annonce venait d’être postée par une femme vivant à Geraldton, une ville côtière au nord de Perth. Je l’ai contactée, et elle a accepté de nous accueillir.

Caitlyn vivait à seulement 200 mètres de la plage, dans un cadre idyllique. Nous étions extrêmement chanceux. Pendant un mois, nous avons cherché du travail sans succès, mais nous profitions de cet endroit incroyable. Une backpackeuse Estonienne, Kirke, séjournait également chez Caitlyn et partageait notre quotidien. Malheureusement, après un mois, Caitlyn a appris que sa mère était malade et a décidé de partir à Kalgoorlie pour être à ses côtés. Kirke, quant à elle, a trouvé un travail à Perth et a quitté Geraldton.

Au final, pas de confinement dans le Western Australia, seulement des restrictions. Notamment l'interdiction de voyager, le gouvernement avait créé pour l'occasion de nouvelles régions dans l'État avec un contrôle aux "frontières". Il était également interdit de se réunir à plus de dix personnes. Cela a duré trois mois, jusqu'à fin juin, avant de redevenir à la normal.

C’est alors que Riley, le copain de Kaitlyn, nous a proposé de nous loger. Il venait d’obtenir une maison en location et n’avait pas encore eu le temps de l’aménager. Nous avons emménagé avec lui et l’avons aidé à meubler la maison, ce qui s’est avéré être une expérience plutôt fun.

Enfin un travail au port !

Quinze jours après notre arrivée à Geraldton, nous n’avions toujours pas trouvé d’emploi. Mais par chance, Riley a entendu parler d’une usine de transformation de langoustes (crayfish) qui embauchait. Nous avons été embauchés pour décharger les bateaux, trier les langoustes par poids et sexe, et les placer dans des bassins. Parallèlement, nous faisions du travail au noir dans des fermes locales, ce qui nous a permis d’obtenir nos premières références agricoles pour la suite de notre aventure.

Séparation et nouveau départ en roadtrip

Après un mois et demi de travail au port, Nicolas et Jordan ont décidé de partir travailler dans une ferme à Esperance. De mon côté, j’étais bien à Geraldton, bien intégré dans la communauté, j’ai préféré rester. Cependant, après trois semaines, l’envie de reprendre la route s’est fait sentir.

En parcourant le groupe Facebook Perth Backpackers , je suis tombé sur une annonce d’une Néerlandaise, Elise, qui cherchait un compagnon de voyage, un travel mate dans le jargon, pour un roadtrip jusqu’à Broome. J’ai sauté sur l’occasion. Avant de partir, j’ai fait une dernière soirée d’adieu avec Riley et mes amis de Geraldton, puis Elise est venue me chercher.

L’aventure avec Elise : paysages grandioses et galères mécaniques

Notre premier arrêt fut Mount Augustus, un mont qui ressemble à Uluru en plus petit et qui est empreint d’histoire aborigène. Ensuite, nous avons poursuivi notre route vers Exmouth, Shark Bay et les autres merveilles de la côte ouest. À Exmouth, nous avons rencontré un couple d’Australiens travaillant dans les mines à Tom Price. Comme nous avions prévu d’aller à Karijini National Park, ils nous ont proposé de les retrouver chez eux après notre visite du parc.

Karijini National Park : une perle de l’outback australien

Karijini est un parc national spectaculaire, connu pour ses gorges profondes, ses piscines naturelles aux eaux cristallines et ses cascades impressionnantes. Il offre des paysages d’un rouge intense contrastant avec le bleu turquoise des bassins. C’est l’un des endroits les plus incroyables que j’ai visités en Australie, une vraie immersion dans l’outback sauvage.

Après quelques jours à Karijini, nous avons repris la route vers Tom Price. C’est là que nous avons commencé à entendre un bruit inquiétant provenant du moteur de la voiture. Nous avons d’abord pensé à une erreur de carburant, mais en arrivant chez nos amis, la femme, qui conduisait des dump trucks dans les mines et connaissait bien la mécanique, a trouvé le problème : les bougies d’allumage étaient mortes.

Nous avons commandé les pièces, mais elles ne sont arrivées que deux jours plus tard. En attendant, le couple nous a chaleureusement accueillis. Une fois les bougies remplacées, nous avons poursuivi notre route vers Karratha.

A Fabulous Year

Un récap de ma première année en Australie

★ Vidéo de Voyage

Rencontres et arrivée à Broome

Sur la route, nous avons pris un auto-stoppeur australien, un personnage haut en couleur avec qui nous avons beaucoup ri. Nous avons voyagé ensemble jusqu’à Port Hedland, où nous l’avons laissé avant de continuer notre périple vers Broome.

Arrivés à Broome, nous avons réalisé que nos finances commençaient à s’épuiser. Il était temps de trouver un travail. Contre toute attente, alors que nous pensions galérer, nous avons découvert que la majorité des backpackers avaient quitté l’Australie. Résultat : les employeurs peinaient à recruter !

En une matinée, nous avions déjà deux boulots : je suis devenu dishwasher dans un restaurant en bord de mer et housekeeper dans un resort de luxe. Pendant un mois, nous avons vécu un rêve : journées de travail entrecoupées de couchers de soleil à Cable Beach, soirées bush doof en pleine nature et une ambiance extraordinaire à l’auberge où nous logions. Pour mettre les choses en perspective à ce moment-là, le monde entier était confiné, sauf nous. C'était donc l'euphorie, tout le monde se sentait extrêmement chanceux et heureux d'être là. Nous n'avions aucune restriction. Seulement, nous ne pouvions pas quitter le Western Australia et espérer y revenir. Les frontières du Western Australia étaient fermées, personne ne pouvait y entrer. Nous étions donc dans une bulle hors du temps et coupé du reste du monde. C'était extraordinaire !

Un roadtrip inoubliable sur la Gibb River Road

Après un mois à Broome, nous avons réuni un groupe d’amis rencontrés à l’auberge pour partir ensemble sur la Gibb River Road, un des roadtrips les plus mythiques d’Australie. Ce fut sans conteste le plus beau voyage que j’ai fait. Mais cette aventure mérite un article à part entière…

À suivre.